Je n’aime pas les gens trop doués





Et oui, je n’aime pas savoir qu’il y a des gens meilleurs que moi. Pourtant je sais qu’il y en a, au moins trois ou quatre. Mais je n’aime pas ça.


Radio Luxembourg - Scooter (ils sont fans des Libertines je crois ^^)


Je viens de finir Kennedy et moi de l’auteur Toulousain Jean-Paul Dubois. Et pendant toute la lecture de ce roman, je n’ai pas pu m’empêcher de penser que le talent est injustement réparti entre les hommes. L’argent aussi d’ailleurs, comme le dit Dubois, certains sont sur terre pour gagner leur vie et d’autres pour dépenser leur fortune. (et comme je suis dans la première catégorie, vous allez avoir droit à un article sponsorisé sous peu)(bah oui, c’est bientôt noël). Par contre, "le bon sens est la chose au monde la mieux partagée : car chacun pense en être bien pourvu." (R. Descartes) (je suis fan absolu de cette citation).


Bon, the quotation time est terminé, revenons au roman et au mystérieux Jean-Paul Dubois.
Comment fait-il pour écrire si bien ? Comment ça se fait que ses expressions tombent sous le sens ? Pourquoi trouve t’il toujours les mots justes ?



J’ai mis quelques jours pour lire ce roman et à chaque phrase j’ai été impressionné par la qualité de l’écriture. Non pas dans la complexité qui te fait reprendre la phrase dix fois avant de la comprendre et de dire « ouaaaah c’est beau », mais plutôt dans la simplicité et la pureté qui rendent ses écrits évidents. On lit sans se poser de question ; l’écriture est claire, carrée, parfaite et on prend un réel plaisir à lire les aventures de ce quadra dépassé par son environnement et par les préoccupations superficielles de ses enfants et de ses contemporains. Sous une enveloppe d’humour noir, les histoires de ce personnage à contre-temps nous posent finalement beaucoup de questions sur notre temps et notre vie. C’est un très bon livre.


Jean-Paul Dubois


Vraiment, les gens talentueux comme ça, c’est dégueulasse. Encore, lui il a bientôt la soixantaine, je peux toujours espérer faire quelque chose d’ici là (sans trop y croire quand même) ; mais les twentysomething plus jeunes que moi et meilleurs que moi, je déteste. Ils écrivent bien, ils chantent bien, ils dessinent bien (parfois même tout en même temps) … « Et moi, et moi, et moi ? » j’ai envie de dire. Moi, qu’est-ce que je fais de bien ? Mis à part les omelettes et les sudokus ? (il faut mettre un « s » aux mots étrangers pluriels ?)


Non parce que savoir faire des omelettes et des sudokus ça ne fait pas partie des top qualités pour (sur)vivre en société. A la limite si on veut devenir proche de Jean-Pierre Coffe ou des Frères Bogdanov mais ce n’est pas exactement mon but premier dans la vie.


Je suis jaloux des gens trop biens. Je n’aime pas perdre et je n’aime pas me rendre compte que je suis moins bon. Je ne supporterai pas que mon petit frère soit un grand artiste par exemple. Et je cherche toujours une excuse minable quand il me bat au ping-pong (même si ça arrive rarement). Dans le top de ma liste d’excuses il y a en effet le vent, la table qui penche, un reflet, la raquette, mon fair-play, un bruit, un obstacle par terre et l’envie de terminer vite pour aller bosser (lol).


Pareil au Pictionnary, quand toi tu dessines tant bien que mal le sujet avec des bâtons, que ta partenaire te dit « Ça, c’était un cheval ????? » ; et qu’à côté ta cousine qui fait les beaux arts a eu le temps de faire tout le troupeau à grands renforts d’ombres, de jeux de perspective et de décors complexes. Tu sais, quand t’entoures 20 fois le dessin croyant que ça le rendra plus évident, qu’il y a plein de points autour à force de le montrer de la pointe du crayon et que tu vois dans son regard dépité qu’il ne faudra pas compter avoir des points quand tu dessineras. Ça, ça me tue.


Voilà, tout ça pour dire que Jean-Paul Dubois est un grand écrivain, les critiques sont unanimes (c’est dire !) et que son roman Kennedy et moi m’a donné envie d’en lire beaucoup d’autres …

10 commentaires:

Anonyme a dit…

Ton blog, tu le fais très bien, et c'est pas donné à tout le monde. :)

(heureusement que je suis fille unique ! en plus mon père me laissait tout le temps gagner quand j'étais petite ^^)

Anonyme a dit…

maintenant je saurai pourquoi tu ne m'aimes pas ^^
PS académique : les mots étrangers prennent un S au pluriel sauf ceux qui finissent déjà par S - X - Z .
pour Sudoku , il me semble qu'on parle de grilles de sudokU .
bon là c'est sûr tu me détestes ...

nina sotte fille a dit…

Hé oui, c'est la vie, moi j'en ai marre d'avoir que des amis intelligents qui réussissent les doigts dans le nez avec distinction et qui en plus font un double bac easy game genre droit + sciences po...
Mais bon je les aime quand même, et j'essaye de suivre.

Anonyme a dit…

ton billet on dirait une chanson de vincent delerm, mais sans musique...

Pour Kennedy et moi, il y a un film avec Bacri, réalisé par Sam karman. On avait la vidéo mais ma mere l'a donné avant que je puisse la voir...scregnegne...

Et ce type, je suis sure qu'il est pas aussi bien que toi en pyjama, et ca croit moi, c'est pas donné a tt le monde!

Anonyme a dit…

Je souffre du même complexe d'infériorité, alors j'essaie de ne pas cotoyer de gens trop biens, sinon voilà quoi. ^^
D'ailleurs c'est un complexe qui m'a longtemps poursuivie dans ma pratique du piano. J'étais douée. Mais je n'étais pas TRES douée. Du coup j'ai arrêté.
Pareil avec plein d'autres choses (écriture, photo, etc.).
Huhu.

Ceci dit, sans tous ces gens méga doués, on s'emmerderait quand même. Parce que c'est sacrément plaisant à lire/voir/écouter toutes ces choses géniales !

Anonyme a dit…

J'adore et en plus c'est un toulousain... Je suis Toulousaine !

Gaby a dit…

>> Lyly June : C'est gentil, merci, mais je ne pense pas avoir un talent particulier quand même ^^

>> Lady m : C'est bien ce que je me disais pour les mots étrangers mais ça marche même si ce ne sont pas des mots rentrés officielement dans la langue française ?

>> Nina Sotte Fille : Il faut suivre ! Et à leur moindre erreur, on passe devant :D

>> Camille : C'est vrai, lui il n'a plus beaucoup de temps à vivre de toute façon par rapport à moi :D

Bacri est exactement l'acteur que je voyais dans le rôle ...

>> Sebika : Oui oui, il faut qu'ils existent mais loin :D (non non je suis pas extrémiste ^^)
J'exagère un peu, c'est vrai que j'ai envie de lire ses livres, d'écouter Buckley, de voir Woody donc bon ...

>> autoacbc : Et moi aussi, je suis toulousain !!! :D

Papier-Machine a dit…

Le jour d'après, en ce moment, c'est comme ça que je commente. Et je parle dans le désordre aussi.

JPD, c'est la classe internationale quand il écrit, c'est un peu mon deuxième Romain Gary -ie: les livres dont t'es sûr(e) d'être ravi(e)-.

Pour revenir à ton billet, moi je n'aime pas les gens trop doués mais pas pour les mêmes raisons que toi. Je ne suis pas jalouse et je ne les envie pas du tout les gens à qui tout réussi, c'est juste que je ne m'y retrouve pas. Les ratés artistiques (c'est comme ça que je les appelle), j'adore ça. La promesse du truc qui n'aboutit pas, je trouve ça terriblement excitant et tellement plus touchant.

J'adore Radiohead, mais tu vois finalement c'est trop géniale ce qu'ils font, à la fin je trouve ça lassant. Mauvais foi quand tu nous tiens...

Bon, un autre exemple dans un autre genre, je me souviens d'avoir vu Free Zone d'Amos Gitaî avec Natalie Portman, voilà, sur le papier que des noms cools. Et bien à part le premier plan séquence à tomber (Natalie pleure un long moment sur une sublime chanson qui relate une métaphore du conflit israëlo-palestinien : Had Gadya), le film est complètement nul. Mais vraiment. N'empêche grâce à ce plan j'en garde un souvenir ému et quelque part ça m'a beaucoup plus plu que certains films très bien filmés avec un scénario béton.

C'est clair ou je m'étale pour rien, ou on n'y comprend rien ou on s'en fout ?

Gaby a dit…

Ah oui, je vois. Je suis un peu comme ça aussi. Enfin Radiohead, je reste un grand fan mais je vois ce que tu veux dire ^^

Même chez une personne, on aime souvent le petit défaut qui fait resortir toutes les qualités !

Anonyme a dit…

pour que les gens soient tous égaux, il faudrait tout raser. j'aimerais m'intéresser à la psychologie, mais je n'y arrive pas vraiment. la complexité est effarante souvent. chaque complexe devient un miroir. la pathologie du miroir sans fond, réalité ou vide ? du cul. objets trouvés. merci. zen. hara-kiri. comme le fromage blanc.