S’il est bien un sport typiquement américain, c’est le Baseball. Ils ont un terrain à la con, des règles à la con, une tenue à la con, des supporters à la con, etc.
Dimanche dernier pourtant, je suis allé voir un match de Baseball au stade. Oui oui, il y en a qui le jouent en France ! Et il y avait même des supporters ! Au moins … pfiouuuuuu … 20, facile ! (dont 5 sans lien de parenté avec les joueurs) Et c’était le gros match puisque les Arvernes de Clermont-Ferrand recevaient les Huskies de Rouen, triple champions de France en titre.
Quand je dis que les règles sont à la con, elles le sont vraiment. Par exemple, dans un match, il y a 9 manches (pourquoi 9 ?) divisées en demi-manches et ici, ils ont même décidé pour une raison mystérieuse de faire deux matchs par journée. Donc en gros, ça commence à 11h et ça finit à 17h. Ca n’atteint pas la longueur des matchs de cricket mais à la fin, t’es pas mécontent, j’vous l’dis. Surtout quand il y a des prolongations pour départager les équipes, comme entre les Arvernes et les Huskies …
Comme vous mourrez d’envie de connaître les règles (dites pas non, je le sens), je vais vous prouver rapidement sur quelques points qu’ils ont cherché volontairement à faire compliqué. C’est pas possible autrement.
Le lanceur doit lancer la balle vers le batteur dans une zone rectangulaire plus ou moins délimitée par les genoux et la ceinture du batteur ; et l’arbitre choisit si elle est bonne ou pas (paye ton impartialité quand la balle file à 150km/h). Le lanceur a le droit de lancer 3 mauvaises balles par batteur et le batteur a le droit de louper 2 bonnes balles. Si ce chiffre est dépassé, le batteur peut avancer à la première base ou revenir sur le banc, éliminé (respectivement).
Oui, c’est pas simple. Et là, ce sont juste les règles si ça va mal. Si ça va bien, le batteur tape la balle, mais ne doit l’envoyer ni trop à droite, ni trop à gauche, ni trop derrière (enfin, ça, il y a des règles bizarres que j’ai pas compris encore). Et puis il doit courir autour des bases, pour se faire généralement éliminer avant d’arriver à la première base car il ne tape pas assez loin. C’est comme ça qu’on arrive en 9 manches plus prolongation à un score passionnant de :
Huskies 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Arvernes 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Wéééééééééé, allez, encore une prolongation !
A cela, vous rajoutez des règles portant à polémique à chaque utilisation et des termes techniques comptabilisés sur la tableau de score, comme « Hit » ou « Er. » que l’on a mis environ 5h à comprendre. Le mieux étant qu’ils font des statistiques avec ces comptes (les sportifs américains aiment bien les stats) alors que ça ne veut presque rien dire sportivement. C’est comme si on comptait le nombre de fois qu’un tennisman fait rebondir la balle avant de servir ou le nombre de crachas d’un footballeur dans une partie.
D’ailleurs, cette passion des stats déteint sur les sports européens. Maintenant, les commentateurs footeux se prennent pour des génies en maniant des chiffres pour dire des choses aussi intelligentes que « depuis 1976, 48% des fois que l’équipe X marque entre la 35ème et la 40ième minute, elle gagne l’équipe Y*». (alors que ça n’arrive qu’une fois sur 100 quoi).
Bon, je ferme cette parenthèse qui m’énerve, et je conclus sur le Baseball. Ca peut être intéressant à voir de temps en temps quand même, parce que ça change. Mais heureusement que c’est gratuit, car vu le niveau des français, je doute d’y retourner sans ça. Question mode, pour finir, les supporters sont assez majoritairement des crétins jeunes** en jogging comme au foot, des anciens passionnés en jogging et des femmes de joueur en jogging aussi. Bref, pas passionnant, mais à faire un fois donc, par curiosité, surtout par grand soleil, car les tribunes sont bien orientées pour bronzer, et surtout si c’est gratuit …
C’était « découvre un sport avec un Gaby de mauvaise fois», la semaine prochaine, le curling (ou pas). Vive le rugby.
* Notez l’utilisation de l’expression favorite des footballeurs : « gagner une équipe », qui fait partie de la (trop) grande catégorie des expressions qui font mal aux oreilles avec, entre autres, « aller au coiffeur » et « j’ai tombé ma dent ».
** Oui, je retire le « crétins » car j’essaie de me persuader que des jeunes aux cheveux gominés, parlant fort, en jogging blanc et boucles d’oreille, se faisant des « gris gris » en se serrant la main ne sont pas forcément cons. Mais c’est pas si simple.